PO nue en baladodiffusion
Notes orphelines voletant contre la lumière du quotidien.
Blog de poésie nue frottant les gestes quotidiens avec une parole à haute voix.
Je préfère au terme podcast celui, canadien, de baladodiffusion; il dit mieux l'idée d'un son qui accompagne une promenade.
On trouvera donc ici des balados, petits fragments/notes volantes, traduisant le processus d'écriture permanent dans ma tête...
Georges Perros disait :
"La note est la petite soeur du poème. Elle n'a de place nulle part. Un peu comme moi. La note est une orpheline, et un recueil de notes est un orphelinat.
La note est comme une petite blessure qui n'attend pas d'être cicatrisée.
Tout commence, tout finit par le langage. Mais vivre reste à faire, qui a quelque chose d'impossible."
Ce blog est donc une tentative pour savoir si vivre devient possible dans cette conversation à distance qui soulève un peu le drap du réel et, jour après jour, ajoute discrètement quelque chose au monde.
Transcription des Balados :
Sur la digitale 3e épisode (d'un poème en écriture)
1. La grappe du poème
Le poème comme petite vésicule petit renflement du réel
du quotidien
petite bourse
sabot de vénus
archipel aussi de corolles
La hampe : qu'est ce que c'est ?
La colonne vertébrale? La structure?
2. Le poème comme la digitale
au bord du chemin
une sorte de rencontre empoisonnée
Il influe sur le rythme cardiaque
petit entraînement cardio
histoire de palpiter un peu plus
C'est une fleur de la marge
au bord du chemin au bord de la forêt
clairière
le poème est une fleur de la marge
l'écriture est une fleur de la marge
de la marge et de la marche
de la mâche
1. La digitale pourpre
Les mots et les choses
9 août. Promenade avant l'orage.Transcription du Balado :
j'ai escaladé la colline
je pensais avoir une vue dégagée
au bout il y a les ronces
le champ saccagé quelques corbeaux et puis l'orage qui gronde
c'est drôle comme parfois on croit rejoindre
quelque chose
au bout du chemin au bout de la page
et puis c'est décevant
ou alors c'est parce qu'on a la manie de penser que les mots vont
sauver les choses
dans le parc d'ailleurs
il y a les noms de chaque arbre
chaque espèce a sa petite étiquette
son petit cartel bien cloué sur une pierre
et donc on a
l'aulne glutineux
le liquidambar
le chêne pédonculaire
(je ne sais plus quelque chose comme ça)
et puis d'un coup une trouée de soleil
peut être que quelqu'un a pensé que les arbres avaient plus de sens
avec un nom
il y a des voix un peu dans le lointain là
des aboiements
mais globalement c'est bien silencieux toute cette nature
- innommable